Afrique : quatre scrutins majeurs en septembre 2025
Quatre pays africains – le Malawi, la Guinée, les Seychelles et le Gabon – s’apprêtent à vivre un mois électoral décisif en septembre 2025. Près de 30 millions d’électeurs sont appelés aux urnes dans des contextes très différents : réformes institutionnelles, transitions politiques post-coup d’État et consolidation démocratique. Ces rendez-vous sont scrutés de près par les observateurs, tant sur le continent qu’à l’international.
Malawi : des élections générales sous le signe de la réforme
Le Malawi ouvrira le cycle le 16 septembre avec un triple scrutin – présidentiel, législatif et local – mobilisant plus de 7,2 millions d’électeurs, dont une majorité de femmes.
Le président sortant Lazarus Chakwera affrontera, entre autres, deux anciens chefs d’État : Peter Mutharika et Joyce Banda.
Afin de garantir l’inclusivité, un amendement électoral adopté en août permet désormais aux forces de sécurité, agents électoraux, journalistes et autres personnels essentiels de voter sur leur lieu d’affectation. Une mesure saluée par la société civile, qui y voit un pas important pour éviter les difficultés rencontrées lors des scrutins précédents.
Guinée : un référendum constitutionnel décisif
Le 21 septembre, la Guinée vivra une étape clé de sa transition avec un référendum constitutionnel. Le projet de nouvelle Loi fondamentale, remis en juin au président de la transition Mamadi Doumbouya par le CNT, est présenté comme le résultat d’une vaste consultation nationale.
Le texte prévoit un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable une fois, la création d’un Sénat, et n’exclut pas une candidature de Doumbouya à la future présidentielle. Le fichier électoral biométrique recense près de 6,8 millions d’électeurs, dont plus de 125 000 de la diaspora.
Mais la suspension de trois grands partis – UFDG, RPG-Arc-en-Ciel et PRP – suscite la polémique. Les autorités mettent en avant l’arrivée de kits électoraux modernisés pour garantir un scrutin transparent.
Seychelles : Ramkalawan sollicite un second mandat
Aux Seychelles, les électeurs voteront du 25 au 27 septembre pour élire leur président et leurs députés. Le président sortant Wavel Ramkalawan, victorieux en 2020, brigue un second mandat sous le slogan « Unité pour des Seychelles plus fortes et inclusives ».
Le système prévoit un scrutin présidentiel à deux tours et une Assemblée nationale composée de 26 députés élus au scrutin direct et jusqu’à 10 sièges proportionnels.
Parmi ses principaux challengers figure Patrick Herminie, chef de United Seychelles, accompagné de Sébastien Pillay comme colistier.
La campagne se concentre sur l’économie insulaire, la protection de l’environnement et la consolidation démocratique.
Gabon : premières élections depuis le putsch de 2023
Le Gabon fermera ce cycle électoral le 27 septembre avec des législatives et municipales, les premières depuis la chute d’Ali Bongo en août 2023. La campagne se déroulera du 17 au 26 septembre pour le premier tour, puis du 1er au 10 octobre pour le second.
Le président de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a insisté sur la transparence et annoncé un dépouillement bureau par bureau, retransmis publiquement. Mais l’opposition, notamment le mouvement Ensemble pour le Gabon (EPG) dirigé par Alain Claude Bilie By Nze, dénonce des tentatives d’exclusion de certains candidats.
Un mois d’épreuve démocratique
Ces quatre scrutins feront de septembre 2025 un test grandeur nature pour la démocratie africaine. Leur bon déroulement pourrait renforcer la crédibilité institutionnelle et consolider les transitions en cours. À l’inverse, toute contestation ou irrégularité risquerait de fragiliser la confiance des citoyens dans les processus électoraux.
La communauté internationale observe avec attention ce marathon électoral, consciente que ses résultats dépasseront les frontières nationales.
Source : Jeune Mali
