Tchad : l’épidémie de choléra fait 75 morts à l’Est et s’étend au Sila



 L’épidémie de choléra déclarée mi-juillet dans la province du Ouaddaï, à l’Est du Tchad, a déjà causé 75 décès et menace désormais la province voisine du Sila, selon le Comité provincial de riposte. Les Nations Unies tirent la sonnette d’alarme face à l’ampleur de cette crise humanitaire.

Le 27 août, le Comité provincial de riposte a confirmé que l’épidémie, apparue le 13 juillet au camp de réfugiés de Dougui, s’étend rapidement. Les zones touchées, situées à proximité de la frontière soudanaise, accueillent des milliers de réfugiés fuyant le conflit au Darfour.

Selon une note de l’ONU publiée le 25 août, 821 cas suspects et 56 décès ont été recensés au 20 août dans 23 zones sanitaires réparties sur six districts : Chokoyane, Hadjer Hadid, Adré, Farchana, Amleyouna (Ouaddaï) et Abdi (Sila). Le taux de létalité était alors estimé à 6,8 %.

La propagation rapide de la maladie est étroitement liée aux conditions de vie précaires dans les camps de réfugiés et les communautés d’accueil. Le manque d’accès à l’eau potable et aux infrastructures sanitaires favorise la transmission du choléra. Depuis avril 2023, le HCR recense plus de 876 000 réfugiés soudanais et 313 000 rapatriés tchadiens dans l’Est du pays, dont une majorité d’enfants. Entre mi-avril et août 2025, 95 000 réfugiés supplémentaires ont été accueillis après des attaques dans les camps de Zamzam et Abu Shouk au Soudan.

Pour renforcer la riposte nationale, les Émirats arabes unis ont livré 30 tonnes de médicaments le 23 août au gouvernement tchadien. La cargaison, réceptionnée par la ministre de l’Action sociale, Zara Mahamat Issa, assure l’intérim du ministère de la Santé publique et vise à soutenir la lutte contre l’épidémie, qui a déjà touché 776 personnes et causé 53 décès.

Le ministère tchadien de la Santé a désigné un coordinateur pour superviser la riposte et prévoit une campagne de vaccination du 2 au 8 septembre dans cinq districts sanitaires : Adré, Farchana, Chokoyane, Hadjer Hadid et Amleyouna. L’UNICEF, l’OMS et d’autres partenaires participent à une réponse multisectorielle, incluant l’accès à l’eau, l’assainissement, l’hygiène et la sensibilisation communautaire.

Les partenaires humanitaires mettent également en garde contre un risque d’aggravation de la crise alimentaire. Le Programme alimentaire mondial (PAM) prévoit d’assister 2,2 millions de personnes cette année, alors que la hausse des prix, la pauvreté et la pression démographique accentuent la vulnérabilité des populations hôtes et réfugiées.

CA/ac/Sf/APA

Next Post Previous Post
No Comment
Add Comment
comment url
sr7themes.eu.org