Ghana : Mahama écarte la présidente de la Cour suprême
Accra, 1er septembre 2025 – Le président ghanéen John Dramani Mahama a pris la décision de relever de ses fonctions la juge Gertrude Torkornoo, jusqu’ici présidente de la Cour suprême. Cette mesure intervient à l’issue d’une enquête qui a conclu à une « conduite inappropriée » de la magistrate.
Une carrière stoppée net
Gertrude Torkornoo, qui avait accédé à la tête de la plus haute juridiction en juin 2023 sous la présidence de Nana Akufo-Addo, est la troisième femme à avoir occupé ce poste. Son mandat, qui devait symboliser la continuité d’une justice féminisée au sommet, se termine brutalement après deux années d’exercice.
Une procédure déclenchée au printemps
Tout a commencé en avril dernier, lorsqu’elle a été suspendue provisoirement après le dépôt de plusieurs pétitions anonymes mettant en cause son intégrité. Sur recommandation du Conseil d’État et conformément à la Constitution, une commission spéciale de cinq membres avait été instituée pour examiner ces accusations.
Contestations et débats
La juge Torkornoo a toujours rejeté ces reproches, qu’elle estime motivés par des considérations politiques. L’opposition et plusieurs organisations de défense de la démocratie y voient une atteinte grave à l’indépendance de la justice. Le New Patriotic Party (NPP), principal parti d’opposition, a dénoncé une « instrumentalisation du droit » et réclamé son retour en fonction.
Un climat institutionnel tendu
Le gouvernement, de son côté, affirme avoir agi dans le strict respect de la Constitution. Mais pour nombre d’analystes, ce limogeage risque d’alimenter davantage la méfiance entre les pouvoirs exécutif et judiciaire, à quelques mois d’échéances politiques cruciales.
Source : APA
