RDC : la chute de Constant Mutamba, ex-ministre de la Justice condamné à trois ans de travaux forcés
En République démocratique du Congo, la Cour de cassation a tranché. L’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, a été condamné mardi 2 septembre à trois ans de travaux forcés pour détournement de fonds publics. Un verdict retentissant qui résonne bien au-delà des murs du tribunal de Kinshasa.
Selon la justice, le jeune ex-ministre, âgé de 37 ans, a orchestré le détournement de près de 19 millions de dollars destinés à la construction d’un établissement pénitentiaire à Kisangani. Outre la peine de prison, Mutamba a été frappé d’une série de sanctions lourdes : exclusion définitive de la fonction publique, interdiction d’éligibilité et de vote pendant cinq ans, et obligation de restituer l’intégralité des sommes détournées.
Cette décision intervient à peine trois mois après sa démission du gouvernement. En juin dernier, Constant Mutamba avait quitté son portefeuille en clamant son innocence, tout en dénonçant une « cabale politique » ourdie contre lui. Une ligne de défense qui n’a pas convaincu la Cour, présidée par le juge Jacques Kabasele, lequel a souligné la « gravité des faits » avant de prononcer la sentence.
À sa sortie du tribunal, Mutamba a été directement placé sous escorte policière. Une image forte, qui symbolise la chute rapide d’un responsable politique que certains voyaient déjà comme l’un des visages de la relève au sein de la classe dirigeante congolaise.
Au-delà du cas Mutamba, ce procès s’inscrit dans un contexte où Kinshasa cherche à redorer son image en matière de gouvernance. La lutte contre la corruption, régulièrement brandie comme priorité par les autorités, se heurte encore à une défiance de l’opinion publique. La condamnation de l’ancien ministre constitue donc autant un signal adressé aux élites qu’un test de crédibilité pour la justice congolaise.
