Présidentielle en Côte d’Ivoire : cinq candidatures validées, sans Laurent Gbagbo ni Tidjane Thiam
Le Conseil constitutionnel ivoirien a tranché. Réuni ce lundi 8 septembre, il a retenu cinq candidatures pour l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025. Parmi elles figure celle du président sortant, Alassane Ouattara, en lice pour un quatrième mandat. Mais deux figures majeures de l’opposition, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, ont vu leurs dossiers rejetés.
La présidente du Conseil constitutionnel, Chantal Nanaba Camara, a énoncé la liste définitive : Henriette Lagou (Groupement des partenaires politiques pour la paix, GP-PAIX), Jean-Louis Billon (Congrès démocratique, CODE, issu du PDCI), Simone Ehivet Gbagbo (Mouvement des générations capables, MGC), Ahoua Don-Mello Jacob (indépendant) et Alassane Ouattara (RHDP, parti au pouvoir).
Des candidatures invalidées au sommet de l’opposition
La candidature de l’ex-président Laurent Gbagbo a été écartée au motif qu’il ne figure pas sur la liste électorale. Ses partisans du PPA-CI estiment que sa condamnation dans l’affaire dite du « braquage de la BCEAO » est entachée d’irrégularités, puisqu’il aurait dû être jugé par la Haute cour de justice. Le Conseil n’a pas retenu cet argument.
Même sort pour Tidjane Thiam, président du PDCI et ancien patron du Crédit Suisse. Son absence des listes électorales a suffi à invalider sa candidature. Les appels de son parti en faveur d’une révision exceptionnelle du fichier ont été rejetés, le Conseil rappelant que ce contentieux relève de la Commission électorale indépendante (CEI).
D’autres personnalités ont également été recalées pour défaut de parrainages suffisants, notamment l’ancien préfet d’Abidjan Vincent Toh Bi, le pasteur Wilfried Amagou Zahui ou encore Antoine Assalé Tiémoko, député et fondateur du mouvement Aujourd’hui et Demain, la Côte d’Ivoire (ADCI).
Une sélection resserrée
Au total, 60 candidatures avaient été enregistrées entre le 1er juillet et le 26 août auprès de la CEI. Après examen, seules cinq ont franchi l’étape ultime du Conseil constitutionnel.
Dans l’opposition, la validation de la candidature d’Alassane Ouattara continue de susciter la controverse. Ses adversaires dénoncent une « violation de la Constitution », alors que le chef de l’État brigue un quatrième mandat dans un climat politique déjà tendu.
Analyse : un duel recomposé
L’invalidation de Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam bouleverse les équilibres de la présidentielle.
L’absence de Gbagbo prive une large frange de l’électorat d’une figure historique, même si Simone Ehivet Gbagbo entend porter l’héritage de son camp.
Le rejet de Thiam fragilise le PDCI, principal parti d’opposition, contraint de se tourner vers Jean-Louis Billon pour défendre ses couleurs.
La présence d’Ouattara pour un quatrième mandat reste le point de crispation majeur, risquant d’alimenter la contestation et d’exacerber les tensions dans un pays où les élections présidentielles sont souvent synonymes de fractures politiques.
Le scrutin du 25 octobre s’annonce donc comme un affrontement entre un pouvoir déterminé à conserver le contrôle et une opposition affaiblie, cherchant encore son unité.
Liste définitive des candidats retenus :
1. Henriette Lagou (Groupement des Partenaires Politiques pour la Paix, GP-PAIX)
2. Jean-Louis Billon (Congrès Démocratique, CODE)
3. Simone Ehivet Gbagbo (Mouvement des Générations Capables, MGC)
4. Ahoua Don-Mello Jacob (Indépendant)
5. Alassane Ouattara (RHDP, pouvoir)
Jeune Mali-Abidjan (Côte d’Ivoire)
