Par Jeune Mali – 10 octobre 2025

Le Burkina Faso a catégoriquement rejeté une proposition des États-Unis visant à lui faire accepter des étrangers expulsés dans le cadre de la politique stricte d’immigration du président Donald Trump. 0

Position officielle : « terre de dignité, pas de déportation »

Le ministre des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré, a déclaré à la radio-télévision nationale que Ouagadougou refusait plusieurs démarches américaines pour accepter des déportés provenant de pays tiers. Il a qualifié la demande de « indigne » et affirmé qu’elle contrevenait aux valeurs de dignité promues par le régime militaire dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré. 1

Le gouvernement malien a récemment supprimé les frais de visa pour tous les Africains, une mesure qu’il estime favorable à la solidarité panafricaine, et il considère que cette hospitalité ne doit pas être exploitée comme un prétexte pour décharger sur lui des populations jugées indésirables. 2

Tensions diplomatiques et visa suspendus

Peu après la déclaration du ministre, l’ambassade des États-Unis à Ouagadougou a suspendu les services de visa ordinaires pour les citoyens burkinabè, les orientant vers l’ambassade basée à Lomé, au Togo. Aucun motif officiel n’a été fourni pour cette décision. 3

Contexte plus large : politique migratoire américaine et implications

La démarche américaine s’inscrit dans la mise en œuvre d’une politique d’expulsion accrue des personnes en situation irrégulière, y compris vers des pays tiers en Afrique. 4

Alors que certains États africains comme le Ghana ont accepté des personnes déportées d’autres pays ou provenant d’États tiers, le Burkina Faso se démarque par son refus catégorique. 5

Enjeux politiques et image nationale

Dans ce contexte, le Burkina Faso cherche à affirmer sa souveraineté, à défendre ses principes de dignité nationale, et à préserver son image diplomatique. Le refus de devenir ce que Traoré appelle « une terre de déportation » s’inscrit dans une logique de leadership régional sous la junte. 6

Mots-clés : Burkina Faso, États-Unis, déportations, immigration, dignité nationale, politique migratoire, relations internationales, Traoré, visa, Afrique de l’Ouest.