Paris, 6 octobre 2025 — Le premier secrétaire du Parti socialiste français (PS), Olivier Faure, a annoncé lundi que son parti ne soutiendrait pas le gouvernement du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, à moins que celui-ci ne prenne des engagements fermes en faveur de la justice sociale et fiscale.

« Le climat est à la consternation. La France traverse une crise politique majeure, et nous ne pouvons pas cautionner une continuité libérale », a déclaré Faure sur les ondes de France Inter. Il estime que le gouvernement actuel ne répond pas aux attentes de la gauche et des classes populaires.

Un désaccord profond sur la politique budgétaire

Depuis sa nomination à Matignon, Sébastien Lecornu a multiplié les appels au dialogue avec les forces d’opposition. Il a notamment proposé la mise en place d’une taxe sur les patrimoines financiers et s’est engagé à ne plus utiliser l’article 49.3 pour faire passer le budget sans vote parlementaire.

Des gestes jugés insuffisants par les socialistes, qui exigent une refonte complète de la politique économique du gouvernement. Le PS réclame notamment la suppression des réformes impopulaires, un soutien renforcé au pouvoir d’achat et une réforme fiscale plus équitable.

« Les annonces du Premier ministre vont dans le bon sens, mais elles manquent d’ambition et de garanties concrètes », a précisé Olivier Faure, tout en appelant à une réorientation sociale de la politique gouvernementale.

Un Parlement divisé et un gouvernement fragilisé

La position du Parti socialiste complique davantage la tâche du Premier ministre. Dans un Parlement sans majorité absolue, chaque vote compte. Le refus du PS de s’associer à la majorité présidentielle laisse présager une rentrée parlementaire mouvementée.

Face à une opposition renforcée — de la droite jusqu’à l’extrême gauche —, le gouvernement Lecornu pourrait se retrouver dans une impasse politique dès la présentation du budget 2026. Certains analystes évoquent même la possibilité d’une dissolution de l’Assemblée nationale si les tensions s’aggravent.

Un test politique pour Emmanuel Macron

Pour le président Emmanuel Macron, ce bras de fer constitue un nouveau test de leadership. Après plusieurs années marquées par les crises sociales et les remaniements ministériels, l’exécutif cherche à restaurer la confiance et à stabiliser le paysage politique français.

Mais avec le refus du Parti socialiste et les critiques persistantes des autres formations, la marge de manœuvre du président et de son Premier ministre reste étroite. La France s’apprête à vivre une nouvelle période d’incertitude politique.