Antananarivo, 6 octobre 2025 — De nouvelles manifestations antigouvernementales ont éclaté ce lundi dans plusieurs grandes villes de Madagascar, marquant une nouvelle phase de tensions politiques à l’approche de l’élection présidentielle prévue d’ici la fin de l’année.

Des milliers de citoyens sont descendus dans les rues d’Antananarivo, Toamasina et Fianarantsoa, dénonçant la hausse du coût de la vie, le chômage des jeunes et la mauvaise gouvernance. Les protestataires, pour la plupart issus de la jeunesse urbaine, réclament la démission du président Andry Rajoelina, au pouvoir depuis 2019.

Selon des témoins, les forces de l’ordre ont tenté de disperser les rassemblements à l’aide de gaz lacrymogène, entraînant plusieurs arrestations. Les autorités n’ont pas encore communiqué de bilan officiel.

Un contexte politique sous tension

Ces manifestations surviennent dans un climat politique déjà tendu. L’opposition accuse le gouvernement d’avoir manipulé les institutions et d’exercer des pressions sur les médias indépendants. Plusieurs partis d’opposition ont appelé à une mobilisation nationale pour “sauver la démocratie malgache”.

Le pouvoir, de son côté, dénonce une tentative de déstabilisation orchestrée par des “forces politiques opportunistes” et promet de maintenir l’ordre public.

Un pays fragilisé par la crise économique

Madagascar, l’un des pays les plus pauvres du monde, subit de plein fouet la flambée des prix mondiaux et la baisse des exportations agricoles. Le taux de pauvreté dépasse 70 %, tandis que la jeunesse peine à trouver un emploi stable.

Ces difficultés économiques nourrissent la colère populaire et renforcent la défiance vis-à-vis des institutions.