Madagascar : la présidence évoque une tentative de coup d’État sans apporter de preuves



Par Jeune Mali, d’après Reuters – 12 octobre 2025

La tension politique s’intensifie à Madagascar. Le palais présidentiel a affirmé, samedi 11 octobre, qu’une tentative de prise de pouvoir par la force serait en cours. Cependant, aucune preuve concrète n’a été fournie pour appuyer cette déclaration, alors que le pays est déjà secoué par des semaines de manifestations populaires soutenues par une partie de l’armée.

Des militaires rejoignent les manifestants

Selon Reuters, plusieurs soldats appartenant à l’unité d’élite CAPSAT (Corps d’Administration et de Services des Armées et de la Technologie) se sont rangés du côté des protestataires. Cette unité, déjà impliquée dans le renversement du président en 2009, a appelé à désobéir aux ordres du commandement militaire et à rejoindre le peuple.

Le mouvement de contestation, initialement centré sur les pannes d’électricité et d’eau, s’est transformé en revendication politique généralisée. Les manifestants exigent désormais la démission du président Andry Rajoelina, la dissolution du Sénat et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ainsi qu’une excuse publique pour les promesses non tenues.

Une présidence sur la défensive

Dans un communiqué officiel, la présidence malgache a dénoncé une “tentative illégale et forcée de s’emparer du pouvoir”. Le texte assure toutefois que le chef de l’État et le Premier ministre “restent pleinement en contrôle du pays” et appellent à la stabilité nationale.

Le palais présidentiel n’a pas apporté de preuves tangibles pour étayer ses accusations, ce qui alimente le scepticisme d’une partie de la population et des observateurs internationaux. Les analystes estiment que cette communication pourrait viser à dissuader d’autres unités militaires de rejoindre le mouvement.

Des incidents armés et des blessés



Des témoins sur place, cités par Reuters, ont signalé des tirs aux abords du camp CAPSAT, faisant au moins trois blessés. Aucune confrontation majeure n’a toutefois été confirmée par les autorités locales.

Les tensions persistent dans la capitale Antananarivo, où plusieurs centaines de personnes ont défilé sur la place du 13 Mai sous escorte militaire. Ce lieu est emblématique des soulèvements politiques à Madagascar, notamment celui de 2009.

Réactions internationales et climat de crise

Face à la montée des tensions, l’Union africaine a appelé au calme et à la retenue. De son côté, Air France a annoncé la suspension temporaire de ses vols vers Madagascar pour des raisons de sécurité, ajoutant une dimension économique à la crise politique.

Les organisations de la société civile redoutent une escalade vers un affrontement ouvert entre forces armées et civils. Plusieurs diplomates occidentaux ont également exprimé leur inquiétude quant à la stabilité du pays.

Une situation explosive




Le président Andry Rajoelina, revenu au pouvoir en 2019 après une première période de transition, traverse la plus grave crise politique de son mandat. Entre mécontentement populaire, dissension au sein de l’armée et pressions internationales, la présidence semble fragilisée.

Les prochains jours seront déterminants pour l’avenir du pays, alors que les appels à la démission du chef de l’État se multiplient et que le spectre d’un nouveau coup d’État plane à nouveau sur Madagascar.


Source principale : Reuters, “Madagascar presidency warns attempted coup without offering evidence”, 12 octobre 2025.

Rédaction : Jeune Mali
Contact : yssoufsidibe7@gmail.com

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