Tanzanie : le procès pour trahison de l’opposant Tundu Lissu débute à quelques semaines des élections



Dar es Salaam, 6 octobre 2025 — Le dirigeant de l’opposition tanzanienne, Tundu Lissu, comparaît aujourd’hui dans une affaire de trahison, une échéance symbolique à quelques semaines du scrutin national. Son parti, le CHADEMA, a été exclu du scrutin, renforçant les interrogations sur le climat politique du pays. 0

Un procès aux enjeux élevés

Arrêté en avril 2025, Tundu Lissu est accusé d’avoir tenu un discours incitant la population à la rébellion et à perturber les élections à venir. Il a nié les accusations, qualifiées de « politiquement motivées » par son avocat. 1

Le procès s’ouvre dans un contexte tendu : son parti, le CHADEMA, avait été interdit de participer au vote national après avoir refusé de signer un code de conduite exigé par la commission électorale. 2

Restrictions médiatiques et confinement du débat

Le tribunal a interdit la diffusion en direct des audiences afin de « protéger l’identité des témoins », selon le procureur de l’État. 3

Ce contrôle strict s’ajoute aux récentes détentions et disparitions d’opposants, renforçant les critiques sur la restriction des libertés politiques sous le régime de la présidente Samia Suluhu Hassan. 4

Une opposition désarmée face à l’échéance électorale

En plus de l’exclusion du CHADEMA, la commission électorale a également disqualifié une autre figure majeure de l’opposition, limitant drastiquement les challengers à **Samia Suluhu Hassan**, pressentie pour l’emporter largement. 5

Nombre d’observateurs estiment que ces mesures sapent la compétitivité du scrutin. Lissu, anciennement deuxième à l’élection présidentielle de 2020, avait mené depuis une campagne exigeant des réformes électorales. 6

Un contexte politique sous tension

La présidente Hassan, arrivée au pouvoir en 2021, avait bénéficié d’un certain capital de confiance pour avoir assoupli les répressions de l’ère Magufuli. Mais depuis quelques mois, les critiques sur les droits de l’homme se multiplient, notamment à cause d’arrestations d’opposants ou d’activistes. 7

En mai, plusieurs militants kenyans, dont d’anciens ministres de la Justice, se sont vus refuser l’entrée en Tanzanie alors qu’ils voulaient assister au procès de Lissu. 8

En résumé

Le procès de Tundu Lissu, largement dénoncé comme un instrument politique, vient exacerber les préoccupations quant à l’équité du tableau électoral en Tanzanie. À quelques semaines du scrutin, le pouvoir semble verrouiller les marges de manœuvre de l’opposition.

Rédaction Jeune Mali

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