Cameroun : Paul Biya, 92 ans, vise un huitième mandat malgré les appels à la retraite
Yaoundé, 6 octobre 2025 — Même à 92 ans, le président camerounais Paul Biya se présente pour un huitième mandat, malgré les voix critiques lui demandant de passer la main. Le scrutin est prévu le 12 octobre. (Source : Reuters)
Un retour annoncé malgré les pressions
En juillet, Paul Biya a officialisé sa candidature, affirmant répondre à des « appels nombreux et insistants » à ne pas quitter le pouvoir. Pourtant, plusieurs personnalités ont publiquement exprimé leur désaccord. Par exemple, l’archevêque Samuel Kleda a déclaré que ce n’était « pas réaliste » pour lui de continuer. D’autres voix se sont élevées, comme celles de deux ministres issus du Nord, qui ont remis en question sa capacité de gouverner. (Reuters)
La fille du président, Brenda Biya, avait également publié un message sur TikTok affirmant que « trop de gens ont souffert » et invitant les Camerounais à voter contre son père. Elle a ensuite retiré cette publication, mais elle a continué de circuler largement parmi les opposants. (Reuters)
Un pouvoir bien ancré
Malgré les critiques et les défis, Paul Biya reste solidement implanté. Depuis 1982, il a su consolider un système de clientèle politique, des institutions électorales favorables, une armée fidèle et une opposition morcelée. (Reuters)
Les observateurs soulignent que très peu d’acteurs au sein du système osent défier le président ouvertement : « Quand il s’agit du président, il n’y a plus de pensée indépendante », déclare Arrey Ntui, analyste pour International Crisis Group. (Reuters)
Des inquiétudes sur la transparence du scrutin
Un obstacle majeur se présente déjà : la disqualification de **Maurice Kamto**, principal rival de Biya, par un tribunal, au motif que le parti qu’il représentait aurait déjà soutenu un autre candidat. Cette décision a été vivement critiquée comme portant atteinte à la crédibilité du processus électoral. (Reuters)
Human Rights Watch a dénoncé cette exclusion comme suscitant de sérieux doutes sur la sincérité du vote. Kamto, déçu de sa deuxième place en 2018, était considéré comme l’adversaire le plus redoutable. (Reuters)
Les enjeux de la santé et du quotidien
La santé de Paul Biya est souvent évoquée dans les coulisses. L’an dernier, il avait disparu de la scène publique pendant 42 jours, ravivant les spéculations. Le gouvernement refuse de donner davantage de détails, qualifiant ces inquiétudes de « fantasmes ». (Reuters)
Pendant ce temps, les Camerounais font face à des défis quotidiens : mauvais état des routes, accès limité à l’eau, électricité instable, système de gestion des déchets défaillant. (Reuters)
En résumé
À l’aube d’une élection contestée, Paul Biya entend rester au pouvoir pour un huitième mandat. Mais les critiques sur sa longévité, les exclusions opposantes et les doutes sur la transparence du scrutin alimentent déjà une vive tension politique au Cameroun.
Rédaction Jeune Mali